Description de l’enjeu
Les niveaux d’eau et les débits peuvent grandement varier en fonction des saisons, des précipitations ou encore des changements climatiques. Ces variations influencent plusieurs usages de même que la disponibilité des ressources en eau pour ceux-ci.
Étiages
L’étiage fait référence au niveau d’eau le plus bas d’un cours d’eau ou un lac (Jarraud & Bokova, 2012). Il s’agit des débits observés en période de sécheresse, soit lorsque l’apport en eau de ruissellement est faible ou nul et que seul l’écoulement souterrain alimente les eaux de surface. Les changements climatiques ainsi que les surfaces imperméables augmentent les risques de sécheresse (MELCC, s.d)..
Aperçu sur le territoire d’Abrinord :
L’été 2021 aura été très sec et les ruisseaux et rivières du territoire ont présenté des niveaux d’étiage extrêmes. Au début juin, la situation était déjà inquiétante alors que plusieurs plaisanciers ne pouvaient pas mettre leur bateau à l’eau.
Problématiques pouvant être associées :
- Perte d’usages associés à l’eau
- Conflits d’usage entre les utilisateurs de l’eau ;
- Mauvaise qualité de l’eau de surface
- Diminution de la recharge des eaux des nappes souterraine;
- Dégradation ou perte d’habitat faunique
- Débits insuffisants
Solutions :
- Économiser l’eau potable
- Installer des récupérateurs d’eau de pluie
- Investir dans la lutte aux changements climatique
- Déminéraliser les zones asphaltées
- Végétaliser les zones urbaines
- Conserver les milieux naturels
- Concertation avec tous les acteurs de l’eau
Jarraud, M., & Bokova, I. (2012). Glossaire International d’Hydrologie. World Meteorological Organization, 385, 469.
Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). (s.d). Guide sommaire des méthodes d’estimation des débits d’étiage pour la province de Québec. Gouvernement du Québec. https://www.cehq.gouv.qc.ca/debit-etiage/methode/index.htm
Crues
Les crues correspondent à l’élévation du niveau dans un cours d’eau ou d’un lac. Les crues qui sont susceptibles de se produire une fois tous les deux ans, permettent de délimiter la ligne des hautes eaux. Les crues sont généralement dues aux précipitations intenses et à la fonte des neiges au printemps. L’imperméabilisation des surfaces et la perte des milieux humides régulateurs sont des facteurs aggravants.
Aperçu sur le territoire d’Abrinord :
De manière générale, les municipalités les plus vulnérables aux crues et donc aux inondations sont situées dans les Basses-terres du Saint-Laurent, au sud de la ZGIE, où plusieurs cours d’eau d’importance trouvent exutoire dans la rivière du Nord. Dans cette zone, l’arrivée de l’eau sur un relief plat provoque le ralentissement de la vitesse d’écoulement, occasionnant ainsi le gonflement des cours d’eau et leur débordement. Dans le secteur nord du territoire, les secteurs vulnérables aux crues sont situés à la confluence de plusieurs rivières ou dans un secteur à méandres.
Problématiques pouvant être associées :
- Inondations de zones avec enjeux
- Détérioration des infrastructures
- Diminution de la qualité de l’eau
- Risque accru lors de la pratique d’activité en eau vive
- Érosion des berges
Solutions :
- Conservation des milieux humides
- Conservation des milieux naturels
- Déminéraliser les zones asphaltées
- Végétaliser les zones urbaines
- Implanter des techniques de gestion durable des eaux pluviales
- Gestion intégrée des risques d’inondation
- Concertation avec tous les acteurs de l’eau
Crues
La crue correspond à l’élévation du niveau dans un cours d’eau ou d’un lac. La crue printanière est due à la hausse des niveaux d’eau générée par la fonte du couvert neigeux dans l’amont du bassin versant. Des crues peuvent aussi avoir lieu lors de périodes de précipitations intenses tout au long de l’année. Les changements climatiques, qui occasionnent des périodes de dégel plus importantes en hiver, peuvent également causer des crues hivernales.
Débits insuffisants et approvisionnement en eau potable
Un niveau d’eau adéquat permet de maintenir les habitats et la biodiversité, en plus de conserver les biens et services reliés aux milieux aquatiques. Les quantités d’eau permettent également d’assurer l’approvisionnement en eau potable de la population, la production d’énergie, ainsi que certains usages récréatifs. Il est également à noter que le niveau des lacs et des cours d’eau peut aussi varier en fonction des interventions humaines (rétention dans des réservoirs, prélèvements d’eau, etc.). Le manque d’eau et la non-disponibilité des ressources en eau peuvent être exacerbés par les variations météorologiques et les évènements climatiques extrêmes qui sont eux-mêmes aggravés par les changements climatiques. La diminution des zones de recharge due à l’imperméabilisation des sols, l’assèchement de milieux humides, la perte milieux naturels et une surconsommation ou une surutilisation d’eau (citoyens, industries, commerces), mettent aussi en péril la disponibilité en eau.
Aperçu sur le territoire d’Abrinord
Au printemps 2021 une baisse du niveau d’eau a été observée dans la rivière du Nord, affectant le goût de l’eau potable distribuée par les villes de Saint-Jérôme et Mirabel, qui s’approvisionnent directement dans la rivière du Nord. En effet, le manque d’eau a permis la croissance d’algues qui donnent un goût terreux à l’eau potable.
Le goût terreux de l’eau potable — CIME 103.9 – 101.3
Problématiques pouvant être associées:
- Problème d’approvisionnement en eau de surface et souterraine
- Conflits d’usage
- Dégradation ou perte d’habitat faunique
- Perte de liens culturels, patrimoniaux et/ou du sentiment d’appartenance
- Altération du paysage
Solutions :
- Économiser l’eau potable
- Installer des récupérateurs d’eau de pluie
- Investir dans la lutte aux changements climatique
- Déminéraliser les zones asphaltées
- Végétaliser les zones urbaines
- Conserver les milieux naturels
- Concertation avec tous les acteurs de l’eau
Boucher, S. (s. d.). Le goût terreux de l’eau potable. CIME 103.9 – 101.3. Consulté 10 septembre 2021, à l’adresse https://laurentides.cime.fm/nouvelles/faits-divers/398604/le-gout-terreux-de-l-eau-potable
Surconsommation
La surconsommation est l’utilisation excessive de la ressource en eau, soit une consommation située au-dessus des besoins normaux ou de la consommation moyenne (Office québécois de la langue française, s.d).
La consommation d’eau potable par jour au Québec est d’environ 530 L/j par personne. Cependant, afin d’évaluer l’état actuel de la situation sur le territoire, la mise à jour des estimations de consommation quotidienne liée aux activités anthropiques est nécessaire (MAMROT, 2018). Le sentiment d’abondance de la ressource en eau et son faible coût peuvent avoir tendance à augmenter la surconsommation en eau des activités domestiques, agricoles, minières, municipales et industrielles. Les infrastructures désuètes et les fuites dans le réseau d’aqueduc peuvent aussi entrainer une surconsommation et un gaspillage.
Aperçu sur le territoire d’Abrinord
Les municipalités du Québec se voient obligées d’implanter des compteurs d’eau en vertu de l’obligation ministérielle qui découle de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH). Le but de cela est d’évaluer la consommation d’eau journalière des québécois et québécoises. Plusieurs municipalités du territoire ont déjà implanté des compteurs sur leur territoire. C’est le cas de Sainte-Adèle, Saint-Sauveur et Val-David, par exemple.
Problématiques pouvant être associées :
- Augmentation des coûts de traitement de l’eau
- Conflits d’usages
- Problème d’approvisionnement en eau de surface et souterraine
- Étiage sévère
- Débits insuffisants
- Surcharge/débordements des réseaux d’égouts
- Saturation des installations septiques individuelles
Solutions :
- Économiser l’eau potable
- Récupérer l’eau de pluie
- Réparer les fuites de robinetterie
- Opter pour des végétaux horticoles plus résistants aux sécheresses